Le 26 avril 1986, l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl a créé un énorme nuage radioactif au-dessus de l'Europe et de l'URSS, affectant tout particulièrement l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie. Près de 8,4 millions de personnes étaient exposées à des rayonnements dans ces trois pays. Un diamètre de près de 150 000 kilomètres, représentant la moitié de l'Italie, a été contaminé dont 52 000 km2, soit la taille du Danemark, l'ont été très fortement. Près de 400 000 personnes ont été relogées, mais des millions d'autres ont continué à vivre dans un environnement exposé.
Près de vingt ans après, les trois pays les plus touchés, particulièrement l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie continuent de lutter contre les difficultés sociales, économiques, humanitaires et environnementales résultant de cette catastrophe.
Près de six millions de personnes vivent aujourd'hui encore dans des zones affectées, et les conséquences de la stagnation économique et des retombées sanitaires, dans ces régions, sont très graves. Dans certaines régions de la Biélorussie, par exemple, le nombre de cas de cancer de la thyroïde chez les enfants a crû de plus de 100%.
Le rapport de l'ONU indique que les radiations dégagées par la centrale nucléaire de Tchernobyl après la catastrophe du 26 avril 1986 ont fait 56 morts pour l'instant.
Environ 4.000 personnes ont été atteintes d'un cancer de la thyroïde causé par Tchernobyl, mais le taux de guérison a été jusqu'ici de 99%. Il estime que plus de 600.000 personnes ont été largement exposées à la radioactivité, à savoir 200.000 militaires et civils envoyés en urgence, les employés de la centrale, et les habitants des zones voisines. Le rapport prévoit que le bilan final avoisinera finalement 4.000 morts alors que certaines estimations ces dernières années avaient pourtant évoqué jusqu'à 15.000 décès. L'impact psychologique de Tchernobyl est le plus important problème de santé publique causé par l'accident jusqu'ici, peut-on lire dans le rapport.
En ce qui concerne l'environnement, le rapport se veut rassurant. Il explique que l'évaluation scientifique démontre que les niveaux de radiation sont retombés à des niveaux normaux, exception faite de la zone interdite, toujours hautement contaminée de 30 km autour du réacteur, et plusieurs lacs et forêts à l'accès restreint.
En revanche, le rapport s'inquiète du stockage des déchets radioactifs et redoute la dégradation du sarcophage en ciment construit autour du réacteur endommagé.
De nombreuses associations écologistes ont protesté et contesté les conclusions de ce rapport. Greenpeace a jugé que ce rapport était fondé sur des informations contradictoires ainsi que sur des omissions. C'est une honte que l'AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique) étouffe l'impact de l'accident industriel le plus grave de l'histoire de l'humanité, a déclaré le responsable du nucléaire de Greenpeace International, Jan Van de Putte. Nier les conséquences réelles n'est pas seulement insultant pour les milliers de victimes - à qui l'on assure qu'elles sont malades de stress ou de peur irrationnelle - mais cela conduit aussi à des recommandations dangereuses, à reloger des gens dans des zones contaminées, insiste-il.
Ce rapport est discuté actuellement au Forum de Tchernobyl, qui associe l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ainsi que les gouvernements biélorusse, russe et ukrainien.
La Biélorussie, tout comme l'Ukraine devrait organiser une conférence internationale à l'occasion du 20e anniversaire de l'accident.